Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les trois trahisons de Cyrille Déchenoix.

La brouille entre Manuel Aeschlimann et Cyrille Déchenoix date du 8 avril 2008, en pleine séance du conseil municipal où le second trahit le premier. Et pourtant c’est Manuel Aeschlimann qui, sept ans plus tôt, est à l’origine de la carrière politique de l’actuel conseiller général.

Le 1er juin dernier, le journal le Parisien publiait un article étonnant sur les relations entre Manuel Aeschlimann et Cyrille Déchenoix pendant la campagne des dernières législatives en juin 2012: « C’est de notoriété publique à Asnières, Déchenoix a tout fait afin de faire battre Aeschlimann aux dernières élections législatives pour se donner les meilleures chances pour les municipales », reconnaissait Sébastien Pietrasanta, député-maire d’Asnières dans cet article.

Voir l’article du Parisien En cliquant ici

Il est vrai qu’au soir du résultat des législatives de 2012, catastrophique pour la droite et le député sortant Manuel Aeschlimann, la mine réjouie du conseiller général UMP n’a trompé personne. Les deux leaders se haïssent depuis cinq ans. Cette absence de soutien affiché à Manuel Aeschlimann, ne constitue en fait que la troisième trahison de Cyrille Déchenoix vis à vis de l’ancien député-maire.

L’affaire du corbeau

La première trahison de Cyrille Déchenoix, vis à vis de Manuel Aeschlimann remonte au début des années 2000, au moment où le premier nommé apparaît véritablement sur la scène politique asniéroise lors de la campagne des municipales. Manuel Aeschlimann, maire sortant, fait de ce jeune militant RPR son directeur de campagne. Au début du mois de mars, la liste de Manuel Aeschlimann est quasi bouclée. Coup de théâtre, entre l’instant où cette liste quitte Asnières et le moment où elle doit être déposée en Préfecture à Nanterre, des noms disparaissent à l’insu des protagonistes. Josiane Fischer et Christian Leblond sont ainsi débarqués.

S’en suit une affaire pas nette du tout. Un trac anonyme ordurier envers Josiane Fischer où elle est traitée de conspiratrice envers son propre camp, d’incompétence et coupable de faits de corruption, est distribué dans la commune. Celle qui occupe encore pour quelques jours le poste d’adjointe au maire déléguée au logement, au patrimoine et la présidence de l’office HLM municipal porte plainte. Les policiers n’ont aucun mal à retrouver les auteurs du méfait en remontant jusqu’à l’imprimeur qui déclare qu’il a reçu commande de Cyrille Déchenoix ».

Cyrille Déchenoix balance son mentor aux policiers, expliquant que c’est Manuel Aeschlimann qui a tout manigancé et qui a notamment écrit ce brulot. Déchenoix reviendra par la suite sur ses aveux, par écrit, le jour où Aeschlimann est à son tour auditionné. L’affaire va durer quatre ans et se terminer à la Cour d’appel de Versailles. Aeschlimann est relaxé. Cyrille Déchenoix, son directeur de campagne écope de sa première condamnation pour délit de diffamation envers Josiane Fischer.

Voir le jugement de la Cour d’Appel de Versailles en PDF (téléchargeable en bas de page)

Chose quand même très bizarre, malgré cette première trahison du soldat Déchenoix, Manuel Aeschlimann va lui offrir sur un plateau le poste de conseiller général du canton centre en 2002, devenu vacant de par son élection à la députation. Comprendra qui pourra…

le conseil municipal du 8 avril 2008

Pendant toute la durée du mandat municipal, l’entente entre les deux hommes semble cordiale. Cyrille Déchenoix en plus d’être conseiller général occupe le poste de maire adjoint délégué au sport et à la jeunesse, puis à la culture.

Pour les élections municipales de mars 2008, Cyrille Déchenoix est donc en bonne place sur la liste UMP. Il est également candidat à sa reconduction dans la cantonale du centre-ville. Tout devrait normalement bien se passer pour la droite.

C’est sans compter sur l’esprit de revanche de Josiane Fischer qui présente une liste divers droite qui s’allie au second tour avec la liste du Modem menée par Christian Le Blond et la liste de gauche menée par Sébastien Pietrasanta. Manuel Aeschlimann vacille au premier tour. L’ambiance n’est pas à l’euphorie lors du meeting de la droite entre les deux tours. Mais au moins, le maire sortant peut-il compter sur le soutien entier de Cyrille Déchenoix qui affirme haut et fort en tribune ce jour-là sa fidélité et loue le travail réalisé aux côtés de Manuel Aeschlimann pendant tout le mandat.

Voir son discours ici http://www.youtube.com/watch?v=pseeTZUSh8A

La réalité des urnes sera cruelle pour droite, battue après un règne de près d’un demi-siècle. La deuxième réunion plénière de la nouvelle assemblée municipale se tient le 8 avril 2008. Il porte sur le rapport de la Chambre Régionale des Comptes que l’ancien maire n’a jamais voulu rendre public. Le document tirait la sonnette d’alarme sur la mauvaise gestion de la ville, qui s’est traduite par une augmentation importante de la dette sous son mandat (passage de 105 millions d’euros en 2001 à 182 millions d’euros en 2008).

Voir le rapport de la CRC au format PDF en cliquant ici.

Ce même rapport mettait également en cause toute une série de faits, comme l’utilisation abusive de chauffeurs par des adjoints, des consommations de carburant difficilement justifiables et certaines pratiques notamment en matière d’urbanisme ou l’élu en charge de cette délégation occupait par ailleurs des fonctions importantes dans une entreprise de commercialisation immobilière intervenant dans la commune.

Aeschlimann essaie tant bien que mal de défendre son bilan. C’est alors que le public va assister, médusé, à un coup de théâtre. Un vrai coup de poignard dans le dos, signé Cyrille Déchenoix ! Comme devant les policiers six ans plus tôt, où il accusait son mentor dans l’affaire du Corbeau, Cyrille Déchenoix entend se dédouaner de la responsabilité du bilan de l’ancienne majorité. Une nouvelle fois, il explique qu’il n’était au courant de rien, contredisant les propos qu’il tenait encore quelques jours plus tôt, dans la réunion publique de fin de campagne, au cours de laquelle il louait « le bilan exceptionnel d’une équipe pour laquelle j’ai été fier de contribuer, modestement, menée par Manuel ».

Quelques rares sympathisants de la droite asniéroise voudraient encore croire à une réconciliation entre Manuel et Cyrille. Pourtant le divorce apparaît définitivement consommé...

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :